Près d’un quart des jeunes Français disent avoir été victimes de cyberharcèlement. Face à un phénomène en expansion, parents, enseignants, institutions et plateformes numériques unissent leurs forces pour construire un espace digital plus sûr. Tour d’horizon des dispositifs de prévention et d’action.
Cyberharcèlement : un phénomène qui touche 23 % des 6-18 ans
Les réseaux sociaux sont incontournables dans la vie quotidienne et la socialisation des enfants et des adolescents. Plus de quatre jeunes sur cinq âgés de 11 à 17 ans utilisent quotidiennement au moins une très grande plateforme en ligne, telle que définie par le règlement européen sur les services numériques (plateformes de vidéos, messageries instantanées, réseaux sociaux, jeux en ligne, sites de rencontres).
Publiée le 25 septembre 2025, la dernière étude de l’Arcom, le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, intitulée « Mineurs en ligne : quels risques ? Quelles protections ? » dresse un constat alarmant avec, en première ligne, le cyberharcèlement !
Les chiffres révèlent l’ampleur du phénomène : 35 % des mineurs interrogés déclarent y être confrontés, avec une exposition plus prononcée chez les jeunes filles. Et la majorité de ceux qui y sont exposés de façon régulière (16 %) avouent que ce risque a un fort impact sur leur bien-être.
Un aspect particulièrement troublant émerge aussi : les mineurs peuvent être à la fois victimes et auteurs de cyberharcèlement. Ainsi, 34 % des 11-17 ans indiquent avoir déjà été auteurs, c’est-à-dire avoir déjà envoyé de façon répétée des messages ou participé à une conversation à caractère blessant, méchant ou menaçant.
WhatsApp, théâtre privilégié de la cyberviolence
Contrairement aux idées reçues qui pointent du doigt les réseaux sociaux ouverts comme X (ex-Twitter) ou TikTok, c’est l’application de messagerie WhatsApp qui concentre 44 % des situations de cyberharcèlement rapportées par e-Enfance.
Ce constat bouleverse notre compréhension du phénomène : le cyberharcèlement ne se déroule pas principalement dans l’espace public numérique, face à des inconnus malveillants, mais au cœur même des groupes de pairs constitués. Les agresseurs ne sont pas des prédateurs extérieurs mais les camarades de classe, les “amis” Facebook, les membres du groupe WhatsApp de l’équipe de sport…
Cette proximité sociale rend l’agression d’autant plus douloureuse qu’elle brise la confiance et isole la victime de son cercle social immédiat. Le cyberharcèlement apparaît ainsi comme une pathologie de la sociabilité adolescente, où les outils de communication privée sont détournés pour exclure et agresser au sein même du groupe.
Apporter du cadre par la parentalité numérique
Pour les parents, le cyberharcèlement, comme tout risque numérique, représente un paradoxe. Traditionnellement, la cellule familiale est un espace de réconfort et la chambre est vécue comme un lieu de sécurité pour l’enfant ou l’adolescent : une bulle intime propice au répit et au ressourcement.
Avec le cyberharcèlement, ces espaces se trouvent envahis. Le harcèlement n’a plus de limites spatio-temporelles et peut se poursuivre 24 heures sur 24, rendant l’intimité de la chambre vulnérable au stress, à l’humiliation et à l’anxiété générés par les attaques en ligne.
Face à cette menace rampante, la prévention est une nécessité. Elle passe d’abord par le choix d’assumer la parentalité numérique. Le numérique n’est pas un espace qui appartiendrait uniquement aux jeunes, sans la protection de leurs parents. Le premier réflexe est de s’intéresser à la vie numérique de ses enfants car elle constitue une part essentielle de leur vie sociale. Ces échanges sont le moyen de détecter les signaux faibles d’un possible harcèlement en ligne.
Des dispositifs éducatifs renforcés
En France, le programme pHARe – un plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement à l’école, mis en œuvre par 100 % des écoles et établissements – s’inscrit dans cette démarche. Mis en place depuis 2021, généralisé aux écoles et collèges à la rentrée 2022, il est étendu aux lycées depuis la rentrée 2023.
Le programme s’appuie sur cinq piliers essentiels :
• Éduquer les élèves pour prévenir les situations de harcèlement ;
• Former une communauté protectrice autour d’eux ;
• Intervenir de manière rapide et efficace ;
• Associer les parents ainsi que les partenaires de l’école au déploiement du dispositif ;
• Impliquer les instances de la vie scolaire (conseils de vie collégienne, lycéenne, etc.).
L’une des conditions de réussite du programme pHARe est qu’il soit connu de tous. C’est pourquoi la communication du numéro d’urgence 3018, destiné à l’écoute des victimes et des familles, est systématisée à chaque rentrée scolaire dans les carnets de correspondance et autres supports numériques.
Le 3018, pivot du dispositif de lutte contre le harcèlement
Ce dispositif a franchi un cap décisif en 2024 lorsque l’Arcom l’a désigné comme premier « signaleur de confiance » en France, dans le cadre du Digital Services Act européen. Ce statut officiel oblige toutes les plateformes en ligne (réseaux sociaux, messageries, jeux vidéo) à traiter les signalements du 3018 en priorité, permettant d’obtenir la suppression de contenus et de comptes préjudiciables en quelques heures, voire en quelques minutes. Une procédure accélérée qui offre enfin une réponse technique rapide et efficace aux victimes.
Les statistiques témoignent de la montée en charge spectaculaire du dispositif : les sollicitations sont passées de 50 000 en 2023 à près de 160 000 en 2024. Près de 70 % des cas traités concernent des situations de harcèlement et l’âge des appelants confirme la tendance au rajeunissement, avec 44 % des contacts qui concernent des jeunes de moins de 15 ans.
Gratuit, anonyme et confidentiel, le 3018 est disponible 7 jours sur 7, de 9 heures à 23 heures avec, au bout du fil, une équipe dédiée composée de psychologues, de juristes et de spécialistes des outils numériques. Depuis avril 2022, les écoutants du 3018 ont la possibilité de transmettre des signalements à l’Éducation nationale grâce à une application sécurisée mise à disposition par le ministère.
En parallèle, des personnels de confiance dans les écoles et les établissements, ainsi que les responsables académiques et départementaux, répondent aux familles sur les lignes académiques de signalement.
La réponse à l’échelle de l’Union européenne se construit
Dans le cadre du règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act), l’Union européenne entend créer un espace numérique plus sûr et plus équitable où les droits fondamentaux des utilisateurs sont protégés, y compris ceux des mineurs.
La Commission européenne travaille actuellement à l’élaboration d’un plan d’action contre le cyberharcèlement. Il s’agira notamment de définir les mesures à prendre par les adultes, les écoles et les plateformes de réseaux sociaux pour contribuer à prévenir le cyberharcèlement et mieux soutenir les enfants qui en sont victimes.
Le cyberharcèlement n’est pas une fatalité : ensemble, famille et école peuvent construire un environnement numérique plus sûr pour nos jeunes.
Pour aller plus loin
Comprendre le cyberharcèlement avec le psychologue Samuel Comblez (e-Enfance / 3018)
https://www.assurance-prevention.fr/podcast-cyberprev-decode-comprendre-cyber-harcelement-psychologue-samuel-comblez/
Sources :
- Étude Arcom « Mineurs en ligne : quels risques ? Quelles protections ? », septembre 2025
- Association e-Enfance, rapport 2024
- Ministère de l’Éducation nationale, programme pHARe
- Commission européenne, Digital Services Act (DSA)
🎙️ CyberPrev décode #podcast
🎧 Aurélie, Cécile et Marc sont parents d’adolescents. Ils témoignent pour CyberPrev décode :
– L’âge du premier smartphone
– L’accès à internet et aux réseaux sociaux
– Le contrôle parental
– L’exemple des frères et sœurs plus âgés
– La parentalité numérique
—-
CyberPrev décode, l’émission d’Assurance Prévention qui décode les risques numériques touchant les adolescents tels que l’addiction aux écrans, l’exposition à des contenus choquants, le cyberharcèlement, la désinformation.
Une étude inédite sur les usages numériques des 11-17 ans
Le 25 septembre 2025, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) a rendu public un rapport d’ampleur sur la relation des mineurs avec Internet. Menée auprès de 2 000 jeunes âgés de 11 à 17 ans et de 2 000 parents, cette enquête dresse un état des lieux alarmant : 83% des jeunes sont régulièrement exposés à au moins un risque en ligne, et 44% accèdent aux réseaux sociaux avant l’âge légal de 13 ans.
– Une présence en ligne massive et de plus en plus précoce –
Les chiffres sont sans appel : 99% des 11-17 ans utilisent au moins une plateforme en ligne. Plus inquiétant encore, cette utilisation commence très tôt :
- À 11 ans, 62% des enfants se connectent quotidiennement
- 44% des jeunes accèdent aux réseaux sociaux avant 13 ans
- 22% des enfants de 11 ans ont utilisé un réseau social avant leurs 10 ans
Les adolescents jonglent en moyenne avec 3,6 plateformes différentes chaque jour. Les plateformes de vidéos (YouTube notamment), les messageries instantanées (WhatsApp en tête) et les réseaux sociaux constituent le trio de services les plus utilisés.
– Comment contournent-ils les restrictions d’âge ? –
Près des deux tiers des adolescents reconnaissent avoir menti sur leur âge lors de leur inscription sur les plateformes. Le contournement s’avère simple : modification de l’âge déclaré, réinitialisation de l’application ou utilisation d’une nouvelle adresse email suffisent souvent. Moins d’un jeune sur cinq a déjà dû prouver son âge de manière véritable.
UNE EXPOSITION GÉNÉRALISÉE AUX RISQUES NUMÉRIQUES
L’étude révèle que 88% des jeunes ont été exposés à au moins un risque en ligne. Cette exposition touche tous les milieux sociaux, genres et âges, avec une augmentation marquée à partir de 13 ans.
L’Arcom a identifié et mesuré l’exposition des jeunes à six grandes familles de risques :
- L’hyperconnexion : le risque le plus répandu
72% des jeunes sont exposés régulièrement à l’hyperconnexion, qui se manifeste par :
- Une consultation compulsive du téléphone
- Le report d’activités importantes (devoirs, sorties)
- Des veilles tardives malgré la fatigue
63% des 11-12 ans sont hyperconnectés « souvent » ou « de temps en temps », un pourcentage qui atteint 76% chez les 15-17 ans.
- Les contenus choquants : une exposition préoccupante
48% des adolescents sont régulièrement exposés à des contenus choquants, incluant. L’exposition augmente avec l’âge : 37% des 11-12 ans sont concernés « souvent » ou « de temps en temps », contre 55% des 15-17 ans.
Les jeunes filles sont plus fréquemment confrontées à des contenus favorisant les troubles du comportement alimentaire, tandis que les garçons sont particulièrement exposés aux contenus à caractère sexuel.
- Le cyberharcèlement : 35% des jeunes concernés
Le cyberharcèlement touche 35% des jeunes, avec une particularité troublante : 24% sont à la fois victimes et auteurs de ces comportements. Les filles sont davantage touchées (22% contre 19% pour les garçons).
Du côté des auteurs, les motivations déclarées renvoient principalement à la dynamique de groupe : « pour rigoler » (36%), « pour se venger » (35%) ou « pour suivre les autres » (34%). Un fait notable : bien que 77% des auteurs affirment comprendre les conséquences de leurs actes, 58% d’entre eux récidivent.
- Les défis dangereux
Les jeunes minimisent souvent ce risque, alors que les conséquences peuvent être dramatiques. Les garçons sont particulièrement exposés à ce type de contenus.
- Les adultes mal intentionnés : un danger bien réel
14% des mineurs se disent régulièrement ciblés par des adultes mal intentionnés. Ce risque s’accroît fortement lorsque l’adolescent entame une discussion avec une personne qu’il ne connaît pas : discuter en ligne avec un inconnu multiplie environ par 7 la probabilité d’être exposé à un adulte mal intentionné.
Les jeunes filles sont plus fréquemment la cible de sollicitations d’ordre sexuel en ligne.
- Les arnaques en ligne
Les aînés et enfants uniques sont plus exposés aux arnaques (+29%) et aux adultes mal intentionnés (+54%). Les jeunes les plus actifs (publication, commentaires) sont également davantage exposés.
– Des conséquences réelles sur le bien-être –
L’impact psychologique de ces expositions est documenté par l’étude et s’avère préoccupant. Les risques liés au cyberharcèlement, aux arnaques en ligne et aux interactions avec des adultes malintentionnés, bien que relativement rares, sont ceux que les mineurs jugent les plus nocifs pour leur bien-être.
Les conséquences de cette exposition fréquente aux risques sont parfois très importantes et durables. Certains jeunes en demeurent traumatisés longtemps, malgré l’aide que cherchent à leur apporter les adultes qui les entourent.
– WhatsApp, principale plateforme de cyberharcèlement –
Contrairement aux idées reçues, WhatsApp concentre 44% des cas de cyberharcèlement, devant les réseaux sociaux ouverts. Cette donnée révèle une réalité essentielle : le harcèlement se déroule majoritairement au sein de groupes déjà constitués (classe, amis) dans des espaces perçus comme privés.
Le danger ne vient donc pas principalement d’inconnus sur internet, mais souvent du cercle proche, dans des messageries privées où les adultes ont peu de visibilité.
– Le profil du jeune le plus vulnérable –
L’étude identifie un groupe particulièrement vulnérable représentant 37% des 11-17 ans. Ces jeunes présentent un profil type :
- Très actifs sur les plateformes (publient, commentent)
- Passent plus de temps sur les écrans (plus de 2h par jour en semaine)
- Se déclarent moins prudents en ligne
- Se disent plus dépendants des réseaux sociaux que les autres adolescents (84% vs 75%)
- Moins d’échanges avec leurs parents sur les risques (51% se sentent peu accompagnés vs 41%)
- Moins d’activité sportive
– Les jeunes sont conscients des risques mais les minimisent parfois –
77% des adolescents interrogés considèrent que les réseaux sociaux, les plateformes vidéo et les messageries instantanées exposent les mineurs à des risques graves. Ils ne sont en revanche que 37% à se dire inquiets des conséquences que ces contenus peuvent avoir sur eux, personnellement.
72% des mineurs déclarent être prudents dans leurs activités sur internet. Ils développent des stratégies de protection sophistiquées : usage de pseudonymes, passage des comptes en mode privé, limitation des publications aux stories éphémères pour maîtriser la persistance de leurs traces.
Cependant, les adolescents ont tendance à minimiser certains comportements ou contenus préjudiciables. Entre 30 et 40% d’entre eux ne mettent pas en place d’actions spécifiques pour réduire leur hyperconnexion aux réseaux sociaux ou se prémunir d’une exposition aux défis dangereux.
Seulement 1 adolescent hyperconnecté sur 2 fait des pauses quand il se sent stressé par ce qu’il voit sur internet. Au cours des entretiens, ces derniers ont dit se sentir incapables d’y passer moins de temps.
À l’inverse, quand les adolescents jugent qu’un risque est sérieux (arnaque, adulte mal intentionné, cyberharcèlement), ils sont nombreux à mettre en place des actions concrètes : prise de mesures sur leurs comptes (blocage, signalement, changement de mot de passe, suppression du compte), intervention ou discussion avec les proches, recherche de soutien en ligne, prise de contact avec une association.
– Des outils de protection insuffisants –
45% des jeunes interrogés considèrent que les plateformes numériques n’en font pas assez pour les protéger. Si ces dernières prennent de plus en plus conscience des risques encourus par les adolescents sur leurs services, elles peinent encore à proposer des outils suffisamment robustes et faciles à prendre en main.
Dans l’ensemble, seule la moitié des signalements faits aux plateformes aboutissent à une réponse jugée satisfaisante par les adolescents.
– Ce que les jeunes attendent des plateformes –
53% des mineurs interrogés souhaitent être davantage accompagnés dans leurs usages des réseaux sociaux, plateformes vidéo, messageries instantanées et jeux en ligne.
Les 11-17 ans attendent des plateformes qu’elles mettent en place à la fois plus de contrôle et plus de sensibilisation : plus de vérification et de modération, plus d’éducation et de sensibilisation, plus de filtrage des utilisateurs selon l’âge, un meilleur suivi des signalements.
– Le rôle crucial des parents –
89% des parents interrogés considèrent que les plateformes en ligne exposent les mineurs à des risques graves. Face à ce constat, ils agissent :
- 94% ont instauré au moins une règle d’usage (téléphone interdit la nuit, temps limité, interdiction pendant les repas ou les temps scolaires)
- 67% ont installé au moins un outil de contrôle parental (les dispositifs proposés par les fabricants de téléphone et les plateformes sont les plus utilisés)
- 64% discutent régulièrement de l’utilisation des plateformes et des différents risques avec leurs enfants
L’enquête de l’Arcom révèle une grande diversité des modalités d’accompagnement parental, qui dépendent à la fois des compétences numériques et de la disponibilité des parents.
Cependant, 45% des enfants contournent régulièrement ces règles, même s’ils en comprennent l’utilité. Les adolescents acceptent et valorisent majoritairement un cadre parental, mais rejettent un contrôle appliqué sans négociation et sans considération pour leurs usages réels.
LES BONNES PRATIQUES POUR LES PARENTS
– Le dialogue avant tout –
91% des jeunes considèrent que la sensibilisation dont ils ont bénéficié leur a permis de mieux réagir face aux risques. L’installation d’outils de contrôle parental n’est efficace que si elle s’accompagne d’échanges réguliers. Ces dispositifs doivent s’accompagner d’un dialogue avec les parents, lesquels peuvent, aux côtés des enseignants, participer à sensibiliser les mineurs aux risques présents en ligne.
– Sensibiliser dès le plus jeune âge –
L’exposition commence avant 13 ans, la prévention doit donc débuter en primaire. Il est important d’expliquer les risques concrets plutôt que d’interdire sans justification.
– Rester vigilant sur les messageries privées –
WhatsApp étant la première plateforme de cyberharcèlement, il est essentiel de surveiller les groupes de classe et d’amis, et d’enseigner la gestion des conflits en ligne.
UNE RÉGULATION QUI VA SE DURCIR
Face à ces constats, l’Arcom annonce durcir sa régulation avec deux grandes priorités pour 2025-2026 :
– Priorité 1 : Le respect effectif de l’âge minimum d’accès –
Comme révélé dans cette étude, un grand nombre de jeunes contournent le seuil d’âge minimum pourtant imposé par les conditions générales d’utilisation des plateformes. Attentive aux enjeux de santé publique, l’Autorité exigera des plateformes, en particulier des réseaux sociaux, l’application effective de cet âge minimum de 13 ans et une lutte plus efficace contre les stratégies de contournement, en améliorant notamment la détection des contrevenants et en les empêchant de recréer un compte.
– Priorité 2 : Des offres adaptées au jeune public –
Le régulateur vérifiera également la nécessaire adaptation de fonctionnalités réputées encourager les comportements addictifs, comme le scrolling infini, ou exposant les enfants et les adolescents à des interactions malveillantes. Elle veillera également au paramétrage par défaut des comptes d’utilisateurs mineurs, afin d’éviter par exemple qu’ils ne puissent être exposés à des contenus inadaptés au regard de leur âge.
– Les moyens mobilisés –
Face aux enjeux considérables que représente internet en termes de santé publique pour les enfants et les adolescents, l’Arcom mobilisera l’ensemble des moyens dont elle dispose pour s’assurer que les grandes plateformes respectent bien, dans les faits, les règles de protection des mineurs en vigueur en France et en Europe.
Parmi ces moyens : un cycle de concertation avec les plateformes numériques les plus plébiscitées par le jeune public, des campagnes de testing s’appuyant sur les signaleurs de confiance, la mise en place d’un panel de jeunes pour s’assurer de la pertinence des mesures mises en œuvre, et des contrôles directs renforcés dès 2026.
Cette étude révèle une réalité complexe : les jeunes ne sont pas naïfs face aux risques numériques, mais leur attachement aux plateformes reste fort. En effet, ils perçoivent ces outils comme essentiels à leur socialisation et leur développement. Comme le résume l’Arcom, il ne s’agit pas de les couper du monde numérique, mais de « garantir l’autonomie et l’intimité des adolescents tout en assurant les conditions de leur sécurité ».
Lire la synthèse de l’étude :
https://www.arcom.fr/se-documenter/etudes-et-donnees/etudes-bilans-et-rapports-de-larcom/protection-des-mineurs-en-ligne-quels-risques-quelles-protections
En ce 28 septembre / Journée internationale de l’accès universel à l’information initiée par l’UNESCO, nous décodons les mécanismes de la désinformation sur les réseaux sociaux avec Cyril di Palma, le délégué général de l’association Génération Numérique.
De la mésinformation involontaire entretenue par les algorithmes des plateformes à la désinformation volontaire souvent motivée par le gain financier, la malveillance ou la manipulation, les adolescents sont particulièrement vulnérables sur les réseaux sociaux.
Pour les parents, il s’agit d’une sensibilisation au long cours qui commence dès le plus jeune âge et s’intensifie à l’adolescence pour aider leurs enfants à distinguer le vrai du faux, à vérifier les sources de l’information et à faire preuve d’esprit critique pour se protéger des risques numériques.
🔎 CyberPrev décode, l’émission d’Assurance Prévention qui décode les risques numériques touchant les adolescents tels que l’addiction aux écrans, l’exposition à des contenus choquants, le cyber harcèlement etc.



