Les Français passent en moyenne plus de quatre heures par jour devant un écran, selon la dernière étude de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), publiée le 19 mars 2025. Une tendance en hausse constante, qui reflète l’ancrage croissant du numérique dans les usages quotidiens.
Une progression marquée de la consommation numérique
L’étude révèle que 25 % des personnes interrogées déclarent passer plus de cinq heures par jour sur leurs écrans – smartphones, ordinateurs, tablettes ou télévisions confondus. Cette intensification de l’usage concerne toutes les tranches d’âge, mais elle s’accompagne d’un ressenti ambivalent chez les utilisateurs.
Un sentiment d’hyperconnexion largement partagé
Un Français sur deux considère passer trop de temps devant les écrans, et près d’un sur cinq estime que ce temps est « beaucoup trop » important. Ce sentiment de saturation numérique s’exprime de manière plus aiguë chez les jeunes adultes : 61 % des 18-24 ans qui passent plus de trois heures par jour sur leurs écrans estiment ce temps excessif. À titre de comparaison, cette perception ne concerne que 31 % des plus de 70 ans.
Ces résultats mettent en lumière un contraste générationnel significatif : si les jeunes sont les plus connectés, ils sont aussi les plus critiques face à leur propre usage. Cette conscience accrue des effets de la surexposition souligne l’importance croissante des questions liées à l’équilibre numérique et à la régulation des usages.
Points clés à retenir :
– Temps d’écran moyen supérieur à 4 heures par jour
– 25 % des Français dépassent les 5 heures quotidiennes
– 50 % jugent leur usage excessif
– Les 18-24 ans sont à la fois les plus connectés et les plus lucides sur cette surexposition
Consulter l’étude complète : Équipements et usages du numérique – Rapport ARCEP, mars 2025
La plateforme TikTok, appartenant au groupe chinois ByteDance, a récemment introduit une nouvelle fonctionnalité visant à aider les parents à mieux gérer le temps d’écran de leurs enfants. Baptisée “Temps hors écran”, cette option permet aux adultes de définir une période pendant laquelle l’accès au compte de l’adolescent de moins de 16 ans sera restreint. Cette fonctionnalité est similaire à celle déjà proposée par son concurrent Instagram, du groupe Meta. Lorsqu’un blocage est activé, l’adolescent ne peut y échapper, à moins de déverrouiller l’accès grâce à un “code d’accès unique”, que seul le parent connaît et peut partager.
crédit photo : ©TikTok
La Fondapol vient de publier une note signée par Loïse Lyonnet (Chargée d’études à l’Institut Enterritoires*) et Michaël Stora (psychologue et psychanalyste spécialisé dans le numérique et les écrans), intitulée “Jeux vidéo : violence et addiction ?”.
Les auteurs soulignent que les jeux vidéo valorisent l’investissement des joueurs, notamment en termes de temps passé. Le principe est simple : plus on joue, plus on progresse. Cependant, certains jeux exploitent des mécanismes appelés “Dark Patterns”, destinés à prolonger l’engagement ou à inciter les joueurs à dépenser davantage.
Ces pratiques suscitent des inquiétudes croissantes chez les familles, les professionnels de santé et les autorités publiques, qui s’intéressent de plus en plus au phénomène de l’addiction aux écrans.
Dans une perspective de promotion de pratiques saines, les auteurs appellent à une mobilisation générale. Informer les jeunes joueurs, accompagner les parents et responsabiliser l’industrie sont des étapes indispensables. Parmi les mesures préconisées figurent la suppression de l’enchaînement automatique des parties, l’introduction de pauses obligatoires et la réduction des Dark Patterns. Les parents sont invités à s’impliquer davantage en jouant avec leurs enfants et en encadrant leurs habitudes de consommation.
Enfin, les auteurs insistent sur l’importance d’ouvrir un débat approfondi sur ce sujet complexe, loin des oppositions simplistes. L’industrie doit également adopter une posture éthique et citoyenne pour répondre aux défis à l’ère de l’omniprésence des écrans. Ce sont là des enjeux vastes et urgents, nécessitant une action collective et coordonnée.
* L’Institut Enterritoires est un lieu de rencontres, de réflexions collectives et de propositions autour des grands enjeux des territoires. https://www.linkedin.com/company/institut-enterritoires/about/
https://www.fondapol.org/etude/jeux-video-violence-et-addiction/