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20/10/24

La parentalité à l’épreuve des risques numériques

Nos ados sont-ils en danger ? Dans un monde où le numérique est omniprésent, nos enfants sont surexposés aux écrans dès leur plus jeune âge, que ce soit à la maison, à l’école ou dans les espaces publics. Bien que ces outils offrent un accès privilégié à la connaissance, leur surconsommation soulève de sérieuses questions de santé publique : troubles du sommeil, sédentarité, risques d’obésité et impacts potentiels sur le développement neurologique. Ils exposent aussi nos jeunes à des relations toxiques comme le cyberharcèlement, à des contenus inappropriés tels que la violence ou la pornographie, et peuvent entraîner des comportements addictifs.

Comment, dans un tel contexte, encadrer l’usage des écrans pour en minimiser les risques tout en conservant les bénéfices ? Un véritable défi pour les parents, qui nécessite un rôle actif et attentif.

Le cyberharcèlement : une inquiétude partagée par les jeunes et leurs parents

Le cyberharcèlement touche un nombre croissant d’adolescents. D’après une enquête de 2024 menée par CSA Research pour Assurance Prévention*, 36 % des jeunes de 13 à 14 ans ont été témoins ou victimes de cyberharcèlement, 7 % admettent y avoir participé et près de la moitié d’entre eux craignent d’en être victimes un jour. Des chiffres alarmants qui montrent l’ampleur du phénomène.

Le rôle des parents est d’autant plus essentiel que 58 % des jeunes “cyberharcelés” se tournent d’abord vers eux pour du soutien. Il est important qu’ils soient ouverts au dialogue et attentifs aux signes de détresse de leurs enfants. Aborder régulièrement ces questions, expliquer les comportements à adopter et offrir un appui sans jugement permet de construire un environnement de confiance et de sécurité.

Exposition aux contenus choquants : un risque sous-estimé par les parents

Les contenus choquants – qu’ils soient violents ou inappropriés – sont une autre source de préoccupation majeure. 45 % des adolescents craignent de tomber sur des contenus sensibles et 77 % des parents partagent cette inquiétude… à juste titre ! 59 % des jeunes ont en effet déjà été confrontés à des contenus perturbants*. Une étude de l’ARCOM, publiée en mai 2023**, avait déjà alerté sur le fait que 51 % des garçons de 12-13 ans se rendent sur des sites pornographiques.

Là encore, le dialogue familial est essentiel. Plus de la moitié des adolescents exposés à des contenus choquants choisissent d’en parler avec leurs parents. Aborder ce sujet avec bienveillance et empathie permet aux jeunes de se sentir compris et leur offre des clés pour gérer leurs émotions.

L’addiction aux écrans au cœur de la relation parents/jeunes

De plus en plus connectés, les adolescents passent-ils trop de temps sur leur smartphone ? Près de 71 % le reconnaissent et 74 % des parents s’en inquiètent. Mais si 67 % des parents craignent que leurs enfants développent une addiction, seuls 35 % des jeunes de 13-14 ans partagent cette crainte. Vivant dans un monde où l’écran est un objet naturel, nos ados ont l’impression de contrôler la situation.

Face à cette différence de perception, comment sont vus les outils de contrôle parental ? Bonne nouvelle : 83 % des adolescents acceptent ces règles, pourtant à l’origine de tensions dans 59 % des foyers*.

Là encore, les experts insistent sur l’importance de combiner les contrôles avec un dialogue régulier pour comprendre les motivations des jeunes et discuter des dangers d’une utilisation excessive. En négociant les règles d’usage en famille, les jeunes les acceptent mieux, ce qui réduit les conflits et encourage une gestion équilibrée de leur temps numérique.

Thomas Rohmer, directeur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, souligne : « Le numérique est souvent un outil que les adultes introduisent pour leur propre intérêt. Ensuite, on reproche aux enfants d’en abuser. » Ce constat appelle à une approche plus nuancée : au lieu de diaboliser les écrans, essayons de promouvoir une éducation numérique axée sur la qualité des contenus, la plus-value relationnelle que ces outils peuvent offrir et l’apprentissage de l’auto-régulation.

Pour aller plus loin, le site Cyberprev.com propose des informations et des conseils précieux pour aider parents, éducateurs et collégiens à comprendre les dangers d’Internet et à s’en protéger efficacement.

* Chiffres extraits de l’enquête CSA Research pour Assurance Prévention (février 2024)
** https://www.arcom.fr/se-documenter/etudes-et-donnees/etudes-bilans-et-rapports-de-larcom/frequentation-des-sites-adultes-par-les-mineurs